Neuf facteurs auraient mis fin à leur jour pour des rasion professionnelles au cours des trois dernières années. Une situation tragique que le groupe en pleine restructuration a déjà connu en 2012.
Une nouvelle fois, la sonnette d’alarme est tirée à La Poste. D’après RTL, des membres du comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) ont décidé d’agir auprès du gouvernement afin que l’actionnaire public mesure l’ampleur du malaise social qui règne au sein du groupe. Dans une lettre adressée à Bercy et l’Hôtel du Châtelet, siège du ministère du Travail, les experts parlent d’une « situation préoccupante » liée à la « dégradation rapide de l’état de santé des agents ».
« Mourrons grâce à La Poste »
Cette note évoque aussi des « cas de suicide au travail », des « situations individuelles de détresse » et des « conflits ouverts entre agents ». Un contexte social explosif lié, selon le CHSCT, aux réorganisations permanentes opérées dans les différents services confrontés à la baisse du volume du courrier traité, activité historique de la Poste.
Entre réductions d’effectifs et accélération des cadences de travail, les agents ont été contraints d’appliquer « comme des exécutants la stratégie édictée par leurs cadres dirigeants », sans dialogue social digne de ce nom. En juillet dernier, le suicide d’un facteur présent dans l’entreprise depuis 34 ans, avait ému l’opinion : Charles Griffond a laissé une lettre dans laquelle il dénonçait la politique de La Poste qui « petit à petit détruit ses employés, les vrais postiers ceux qui avaient le contact avec les gens ». Un témoignage qu’il avait conclu par un tragique « Bougeons avec la Poste et mourrons grâce à La Poste ».Les chiffres avancés par RTL avancent 9 cas de suicides de facteurs sur les trois dernières, et cinq tentatives sur le lieu de travail.
La direction du groupe, contacté par Le Figaro assure de son côté qu’elle «conduit sa transformation par un dialogue social permanent», ajoutant que plus de 1000 accords sociaux locaux ont été signés l’an dernier.