Révélée par l’agence environnementale américaine (EPA), l’affaire des logiciels anti-pollution plonge le premier constructeur automobile du monde dans la tourmente.
L’image du groupe allemand a été salement amochée par les révélations de l’agence environnementale américaine (EPA) évoquant une « tricherie » dans le respect des normes anti-pollution en vigueur aux Etats-Unis. Selon les premières sources, l’entourloupe concernerait 482 000 modèles diesel commercialisés sur le territoire américain. Dans l’immédiat, alors que la hiérarchie et l’historique des responsabilités présumées au sein de VW restent encore à déterminer, le groupe est contraint de suspendre la vente de ces véhicules nocifs qui représentent une part de 20% du marché automobile Outre-Atlantique.
Si l’affaire est corroborée par les faits, les conséquences pour le constructeur allemand s’annoncent hors-normes. Plus que le montant de l’amende, estimé à 18 milliards de dollars, la marque risque de laisser des plumes dans cette sale histoire qui entache sa crédibilité au niveau mondial, et met en porte-à-faux des milliers de clients enrôlés malgré eux dans une vaste opération de tromperie. Car la ficelle dont aurait usé VW pour passer entre les mailles des contrôles anti-pollution paraît à peine croyable, tant elle semble relever d’un mauvais techno thriller.
Les premiers éléments évoquent un logiciel caché dans les véhicules incriminés, dont le haut degré de sophistication permettait, au moment voulu, c’est-à-dire lors des tests anti-pollution, d’actionner des mécanismes dans le moteur permettant de réduire, le temps du contrôle, l’émission d’oxydes d’azote. En dehors de ces tests, le dispositif se désactivait, décuplant les dégagements toxiques de la voiture.
Ce scandale a fait plonger l’action Volkswagen de plus de 20% à la Bourse de Francfort. Le spectre d’une amende faramineuse pèse sur les comptes du groupe mondial, soit 37 500 dollars par voiture, pour un total estimé à 18 milliards de dollars. Une telle chape peut-elle faire couler le géant allemand ? Non. Cette somme, si elle est confirmée, ne représente, au bas mot, qu’entre 8 à 10 trimestres de bénéfices pour Volkswagen, une « paille » pour un groupe qui a dégagé une plus-value de +20,6 %, supérieure aux pronostics, en début d’année. Nul doute qu’à court terme, Das Auto dipsose de réserves financières suffisantes pour s’éviter le gouffre etcombler les pertes de capital engendrées par la décélération de son indice boursier.
« Clairement : Volkswagen ne tolère aucune violation, d’aucune sorte, d’une loi ou d’une norme », a déclaré le patron du constructeur M. Winterkorn, promettant que le groupe ferait « tout pour regagner pleinement la confiance que tant de gens (lui) accordent ».