Six ans après sa création, le réseau social Twitter a fait son trou dans la Toile. Si les blogueurs et autres adeptes des messages instantanés s’y sont mis les premiers, les marketeurs, les politiques et les entreprises y ont vite trouvé leur compte. Il faut dire qu’un canal par où transitent chaque jour près de 300 millions d’utilisateurs présentent forcément un intérêt stratégique.
Et si Twitter n’avait jamais pris ? Si Twitter n’avait été qu’un lamentable bide ? Tout le monde dirait aujourd’hui que l’idée de départ n’avait rien de révolutionnaire à côté des systèmes de messageries bien établis à l’époque.
Mais voilà, la sauce a monté. Et, en quelques années, Twitter est parvenu à ringardiser des valeurs sûres comme Windows Live et Yahoo ! Comment ? Avec un concept a priori assez simple : un support unique où tout le monde pourrait, ostensiblement, tout dire sur tout le monde et… à tout le monde.
Entreprises, politiques et marketeurs !
Très vite la petite planète Twitter est devenue une grosse Twittosphère où s’entrecroisent toutes les langues, toutes les classes et toutes les opinions. Les utilisateurs de Facebook et autres errants du web s’y sont d’abord retrouvés et, à mesure que l’éponge a gonflé, les marketeurs ont aussi compris que l’espace pouvait devenir juteux.
En un réflexe panurgique, les entreprises et les politiques (les plus branchés) ont suivi le mouvement, bien conscients qu’un support de plusieurs millions de membres présente, de fait, un intérêt stratégique et constitue un ressort tout neuf de communication.
Le processus est enclenché aux Etats-Unis. L’employé d’un opérateur câble, Comcast, a l’idée lumineuse d’utiliser Twitter comme une sorte de guichet dédié au service après vente.
D’un seul coup d’un seul, le réseau social devient une alternative, voire un complément, au numéro vert, et dans certains cas va jusqu’à supplanter un site support. En Fran,ce, des opérateurs téléphoniques, tels Orange ou Free, se sont engouffrés dans la brèche ouverte par Comcast.
Quelles entreprises françaises ?
La palette de Twitter s’est ensuite élargie : La Société générale, par exemple, a mesuré autrement la force d’impact de l’outil. En pleine crise bancaire (en 2009), l’établissement français y publie des offres d’emploi et tente d’y valoriser son image.
Aujourd’hui, des milliers d’entreprises se sont lancées dans une aventure sur Twitter. Le Nouvel Observateur a évoqué le site DocteurTweety qui publiait récemment un panorama des entreprises françaises du CAC 40 présentes sur Twitter. « On y trouve un peu de tout, de Canal+ à Orange en passant par Renault, ArcelorMittal ou Lafarge. Les postures adoptées par ces entreprises pionnières sont assez inégales, mais des tendances se dégagent, comme l’illustrent ces exemples issus de la twittosphère française » rappelle le Nouvel Obs.