Shoah : la SNCF soigne le devoir de mémoire

Par la voix de son président Guillaume Pépy, la compagnie française de transports SNCF a exprimé ses « regets » officiels à propos du rôle qu’elle avait joué dans la déportation de juifs durant la Seconde guerre mondiale.

Avec l’accord de la municipalité, la SNCF avait choisi Bobigny pour lancer, de façon officielle, la transformation de l’ancienne gare de la ville en « lieu de mémoire ».
Près de 25 000 internés du camp de Drancy (notamment) avaient, depuis cette gare de marchandise, été envoyés vers les camps d’extermination nazis, à bord des sinistres « trains de la mort ».
La cérémonie a été l’occasion pour Guillaume Pépy d’exprimer les « profonds regrets » de l’entreprise, discours qu’il avait déjà tenu en novembre 2010 à l’occasion d’un déplacement aux Etats-Unis où la SNCF avait l’intention de conclure des accords commerciaux.

Certains élus américains avaient en effet exigé que les compagnies impliquées dans la déportation des juifs et souhaitant signer des contrats aux Etats-Unis présentent des excuses officielles, injonction qui avait déclenché un début de polémique de l’autre côté de l’Atlantique.

2. Douleur

A Bobigny, Guillaume Pépy a dit « la profonde douleur et les regrets de la SNCF pour les conséquences des actes de la SNCF de l’époque », évoquant du même coup la contrainte sous laquelle les chemins de fer avaient agi : « La SNCF, réquisitionnée, prit part à cette mécanique de l’inhumain conformément au programme de l’occupant nazi et de ses collaborateurs français ».

Et d’ajouter :« Je m’incline devant les victimes, les survivants, les enfants de déportés et devant la souffrance qui vit encore ».

Jusqu’ici, la SNCF s’était, sans pourtant jamais se défausser ni se désengager de sa responsabilité historique, toujours refusé à faire acte officielle de repentance, arguant que l’entreprise avait agi sous le joug de l’occupant nazi.

Mais Guillaume Pepy a tenu à souligner que la transformation de l’ancienne gare de Bobigny en lieu de mémoire n’était dictée ni « par les circonstances » ni « par la pression américaine », et que le travail de pédagogie avait commencé il y a plus de 20 ans (source : Le Point).

 

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