Ils le font, en cachette, subtilement, en gardant active une fenêtre internet sur la barre d’outils de leur ordinateur. Selon une enquête conduite par le spécialiste du recrutement en ligne Monster, 30% des salariés français se débrouillent pour regarder le sport au bureau, en toute discrétion. Il faut dire que les patrons français ne leur laissent guère le choix.
Regarder le sport au bureau, pendant ses heures de travail. En théorie, cette pratique est peu admise par les patrons. On peut les comprendre. En France, un salarié sur trois n’a, dans les faits, pas le droit de regarder un match. En fait, cette interdiction coule souvent de source. En général, les patrons n’en parlent pas, n’imposent rien. Et il est bien évidemment très rare qu’un salarié se risque à en demander la permission.
Les salariés utilisent les nouvelles technologies
Donc tout se fait en catimini. C’est en tout cas ce que semble confirmer une étude réalisée, en cette période d’actualité sportive très soutenue, par le spécialiste de la gestion de carrière et du recrutement en ligne Monster.
Il faut dire qu’avec les nouvelles technologies, le salarié, s’il n’y tient plus, dispose de tous les outils pour satisfaire sa “boulimie”: les chaînes de television retransmettent toutes aujourd’hui en “live” sur internet. A défaut, les salariés peuvent pianoter sur leur i-phone.
Il n’est pas rare qu’un écran de television soit installée dans l’entreprise. Lors de la Coupe du monde de football 2010, certaines grandes entreprises avaient aménagé une salle special, équipée d’une television, où les salariés avaient la possibilité de se retrouver pour suivre les matches, y compris pendant les heures de travail. Une société comme Microsoft s’était appuyée sur cette initiative pour valoriser son image.
Les français indisciplinés
C’est en France que les salariés seraient les plus nombreux à se dire prêts à braver l’interdit. Un salarié sur cinq, soit 18% (contre 8% au niveau mondial) auraient l’intention de désobéir et de suivre les competitions sportives en cachette de leur patron.
A quelques jours de l’ouverture des jeux Olympiques de Londres, l’étude montre que les patrons exerçant dans le pays organisateur sont les moins prompts à lâcher du lest : 40% des salariés anglais sont ainsi privés de sport. Un peu plus que les américains (35%) suivis des français (30%).
« Cette étude rappelle que le sport n’intéresse pas tous les salariés. Pourtant, il y a plus globalement, une ferveur et des valeurs positives qui se dégagent lors de toute grande manifestation sportive et partager ce moment au bureau peut être une occasion formidable pour réunir et fédérer les salariés » explique Gilles Cavallari, Directeur Général de Monster France et Europe du Sud.