Dans quelques heures, la maison-mère de SFR aura reçu l’intégralité des offres de rachat de sa filiale. Numericable et Bouygues sont candidats. Free fait le mort. Pour l’instant, les enchères montent à plus de cinq milliards d’euros.
La vente de SFR représente un immense enjeu pour le secteur français de la téléphonie mobile. Si Bouygues Telecom remporte la mise, le marché, actuellement à quatre têtes, serait réduit à trois acteurs (Bouygues, Orange et Free) avec cette conséquence redoutée par les consommateurs: une concurrence amoindrie conduirait sans doute les opérateurs à augmenter leurs tarifs.
L’autre alternative, c’est Numericable, filiale d’Atlice. Fin février, Vivendi avait démenti l’information qui annonçait qu’un accord de principe avait été conclu entre les deux marques pour la vente de SFR.
Casse sociale en vue ?
Malgré sa lourde dette estimée à 6,5 milliards d’euros, Atlice présente un atout de choix pour Vivendi : sa filiale Numericable utilise un réseau de fibre « en propre » capable d’englober les usagers de l’opérateur SFR. Ce dernier utilise aujourd’hui la boucle locale d’Orange via une opération de dégroupage.
La semaine dernière, Numericable a mis 5 milliards d’euros dans la balance pour s’offrir la filiale de Vivendi qui souhaite scinder ses activités médias et télécoms. Bouygues devrait surenchérir. Et Free essaiera de peser d’une manière ou d’une autre.
SFR sort d’une année difficile : son chiffre d’affaires, malmené par le séisme engendré par les offreslow cost de Free, a baissé de 9,6% en 2013, malgré une hausse de sa clientèle mobile (21 millions d’utilisateurs).
Selon Le Journal du Dimanche, martin Bouygues et Patrick Drahi (Numericable), se sont tous deux engagés auprès du ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg et de son homologue à l’Economie Numérique Fleur Pellerin, à maintenir les 8 500 emplois de SFR.