Cette mesure, en vigueur depuis le 9 mai, vise à promouvoir le pluralisme des médias et à encourager les lecteurs à s’orienter vers les titres dits sérieux qui diffusent des informations collectées, sourcées, rédigées et vérifiées par des journalistes professionnels.
Nouveau coup de pouce pour la presse : bousculé par la concurrence d’internet, la chute des revenus publicitaire et une évolution plus profonde des mœurs qui conduit les consommateurs d’info à délaisser le support papier ,le secteur traverse de grosses difficultés financières. Une bouleversement structurel auquel s’est ajouté, en 2020, un facteur conjoncturel lié à la crise sanitaire qui s’est traduite, pour de nombreux titres, par de sévères pertes économiques.
Dans un contexte sociétal miné par le spectre de la désinformation et de la rumeur, véhiculées en autres par les médias du web, l’Etat avait inclut dans sa loi de finances rectificative pour 2020 un projet de crédit d’impôt destiné à soutenir le modèle de la presse traditionnelle, fondée notamment sur le vente groupée de numéros à travers des formules d’abonnements numériques souscrites sur 12 ou 24 mois.
Un système qui a gagné des parts de marché lors du premier confinement à grands coups, il est vrai, d’offre ultra-compétitives (des journaux comme Le Monde, Mediapart, Le Figaro, Le Point ou Le Parisien ont vu leur taux d’engagement progresser de + 30 à 50% sur cette période très courte. Un mouvement insuffisant toutefois pour compenser les pertes générées par la chute concomitante des ventes « print » dont la dynamique négative se poursuit.
L’aide instaurée par l’Etat ne suffira sans doute pas à enrayer cette désaffection : elle vise néanmoins à soutenir la part de revenus « hors pubs » des quotidiens, magazines et autres hebdomadaires et à orienter le lectorat vers ces titres reconnus par la profession comme des médias d’information politique et générale (IPG).
Concrètement, chaque ménage souscripteur d’un abonnement bénéficiera d’un crédit d’impôt de 30% calculé sur le montant de l’offre. Cette avantage ne sera valable que sur les premiers abonnements : par exemple, un client engagé avec Ouest France ou Libération depuis un, deux ou trois ans (et plus) n’y est donc pas éligible. Un délai de cinq ans est également exigé entre la dernier désabonnement et le nouveau (une règle qui pourrait toutefois être abaissée à trois ans par l’administration fiscale).
Le crédit d’impôt n’est pas cumulatif : il ne s’appliquera qu’une fois par foyer fiscal, c’est-à-dire sur un seul titre d’information. Tous les contribuables domiciliés en France peuvent prétendre au dispositif, sans condition de ressources, jusqu’au 31 décembre 2022.