C’est un vrai miracle : en moins de 24 heures, Charlie Hebdo a multiplié ses ventes par 20.
Le « Tout est pardonné » affiché fièrement en une de Charlie Hebdo par l’entremise du prophète Mahomet, une semaine après l’attentat meurtrier perpétré dans les locaux du journal, a déjà fait le tour du monde. Les buralistes, maisons de presses et kiosquiers français (27 000 points de vente au total) en ont reçu 700 000 mercredi matin, une première livraison épuisée en un peu plus de deux heures. Face à ce succès fracassant, le tirage de ce Charlie Hebdo, qui a (provisoirement) ranimé la flamme des français pour la presse écrite (drôle de pied-de-nez à l’histoire) a été porté à 5 millions d’exemplaires, du jamais vu en France. Le journal sera distribué au rythme de 500 000 par jour au moins jusqu’au 20 janvier.
Traduits en cinq langues, 300 000 numéros de ce Charlie Hebdo de la survie ont été diffusés dans une vingtaine de pays, jusqu’en Inde et en Australie. Pas dans les pays à forte tradition musulmane dont les préceptes religieux interdisent la mise en image du prophète Mahomet. La Turquie a fait exception et a choisi de publier quatre pages de ce Charlie Hebdo.
L’Iran a qualifié d’« insultante » la Une de l’hebdomadaire. En Egypte, l’autorité musulmane sunnite Al-Azhar a estimé que cette publication « va attiser la haine », et Dar al-Ifta, instance représentative des musulmans auprès du gouvernement civil égyptien, a parlé d’une « provocation ».