Selon Le Figaro, le géant de la vidéo en ligne débarquerait sur le marché français dès l’automne prochain. Les chaînes de télévision françaises redoutent un séisme dans leur pré-carré audiovisuel.
Netflix, c’est la hantise des chaînes télévisuelles françaises. Apparue dans les années 1990 sur le marché de la location des DVD, cette entreprise américaine a adapté son modèle économique à la nouvelle offre internet et s’est, en quelques années, taillé un empire sur le circuit très porteur du streaming vidéo.
Netflix s’est surtout positionné sur le créneau exclusif des séries TV dont elle diffuse les saisons en intégralité. C’est par Netflix que le programme « House of Cards » a fait son trou, suivi de près par le célèbre « Orange is the new black ». Une offre qui secoue le modèle très figé et sélectif proposé par la télévision. Avec Netflix, le téléspectateur se constitue son propre programme, moyennant un abonnement modique de 7,99 $ par mois, soit environ 6 euros, qui lui donne accès illimité au streaming.
TF1, M6 et Canal + voient rouge
Aujourd’hui, Netflix, qui a investi le marché sud-américain et l’Europe du Nord (Grande Bretagne, Irlande, Suède, Danemark, Norvège, Finlande, Pays Bas) compte 40 millions d’utilisateurs dans le monde et dispose d’un catalogue de 11 000 références. Aux-Etats-Unis, le groupe concentre à lui seul un tiers du flux internet consommé entre 20 heures et 23 heures.
C’est à partir de sa filiale luxembourgeoise que Netflix compte se lancer en France, suscitant l’angoisse des chaînes TV nationales, TF1, M6 et Canal + en tête, au point que leurs directions respectives ont rédigé un courrier commun à l’adresse de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti pour demander une libéralisation du marché audiovisuel français, seule apte à leur permettre de contrer l’offre du géant américain.
« Ce n’est pas une crise économique que traversent TF1, Canal+ et M6, mais une mutation industrielle accélérée (…) menaçant à terme leur pérennité » ont-ils martelé rue de Valois.
En janvier, la ministre en charge de l’Economie Numérique Fleur Pellerin avait, au lendemain d’une rencontre avec des représentants de Netflix, spécifié que rien ne s’opposait à l’arrivée en France de la marque américaine, à condition qu’elle respecte « un certain nombre de pré-requis » comme « les questions de chronologie des médias », qui fixent les délais entre la sortie des films en salles de cinéma et leur commercialisation sur des supports DVD, avant leur diffusion à la TV.