Le collectif Georgette Sand qui accuse l’enseigne de pratiquer, sur certains produits, des prix plus chers pour les femmes. La direction de Monoprix, qui a mal encaissé la pique, dément toute tentative de discrimination.
Taxe rose, taxe woman…depuis deux jours, ces mots font désordre dans les rayons de Monoprix. Les plus sensibles ont cru qu’ils désignaient de nouveaux projets impôts sortis de l’imagination e François Hollande. Il n’en est rien, heureusement. Il s’agit, en fait, d’une anomalie décelée par le collectif féministe Georgette Sand qui accuse l’enseigne de pratiquer, sur certains produits mixtes, des écarts de prix au détriment des femmes. Une marque de rasoirs coûterait, selon lui, 8 centimes de plus que dans les rayons masculins, alors que les deux marchandises sont identiques et, comble de l’injustice, sont même conditionnées dans des paquets de dix pour les hommes…et de cinq seulement pour les femmes !
Pétition sur Internet
L’exemple est sans doute extrême mais il a retenu l’attention de Bercy, au point que le ministère a lancé une enquête visant « à faire une évaluation de relevés des prix sur les catégories de prix cités par ce collectif ».
Directement visé, Monoprix a affûté ses arguments et assuré qu’il « veille à n’introduire aucune discrimination dans les prix des produits proposés à ses client(e)s ». Mais encore ? Le magasin affirme que « l’écart de prix entre les références pour les femmes et les hommes s’explique par les caractéristiques intrinsèques des produits ainsi que par les volumes de vente ». Autrement dit, le modèle féminin serait, par sa composition, plus coûteux à fabriquer, ce qui expliquerait la différence d’étiquette. Monoprix ne s’arrête pas là et ajoute que « les volumes de vente largement supérieurs pour les hommes permettent un prix d’achat inférieur ». Ces derniers achètent, par exemple, moins de déodorants et seraient, de fait, pénalisés au moment de passer à la caisse (1,88 € pour les femmes, 2,06 € pour les hommes).
Pour info, Georgette Sand a lancé, dès lundi, une pétition sur internet intitulé « Stop aux produits plus chers pour les femmes ». Plus de 20 000 signatures ont été recueillies.