Charlie Hebdo a perdu 8 de ses journalistes et caricaturistes suite à l’attentat perpétré dans ses locaux parisiens mercredi, mais le journal sortira tout de même la semaine prochaine, avec un tirage exceptionnel annoncé à 1 million d’exemplaires.
Charb, Cabu, Honoré, Wolinski, Tignous, Oncle Bernard, Elsa Cayat et Mustapha Ourrad sont morts, mais pas Charlie Hebdo qui paraîtra dès mercredi prochain à un million d’exemplaires. Un tirage exceptionnel pour faire revivre au centuple un journal décimé par l’attentat perpétré dans ses locaux parisiens, le 7 janvier, par un commando de trois terroristes. Le drame a déclenché partout en France une immense vague d’émotion et de peur. Charb, le directeur de Charlie Hebdo, dont la tête était mise à prix par le djihadisme international, avait réclamé que l’hebdomadaire devait, quoiqu’il advienne, paraître toujours, « coûte que coûte », comme après l’incendie criminel qui avait ravagé, il y a déjà trois ans, sa rédaction de la Porte de Montreuil après la publication d’un sulfureux « Charia Hebdo ».
Cette volonté a été respectée : un numéro de 8 pages sera vendu en kiosque le 14 janvier avec le soutien « des groupes Canal + et Le Monde notamment » a révélé l’avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka.
Le journal satirique relancé en 1992 par Philippe Val, Gébé, Cabu et les autres, n’a jamais été « riche » au sens capitalistique du terme : pas de recettes publicitaires et une indépendance revendiquée à travers une société par actions constituée par les membres du titre, dont la première avait d’ailleurs été baptisée…Les Editions Kalachnikof.
Victime, comme tant d’autres journaux, de la crise de la presse, Charlie Hebdo avait dû, ces dernières années, augmenter son prix de vente et réduire son tirage (60 000 ces derniers mois) pour survivre, conserver sa liberté éditoriale et sauvegarder son droit à l’impertinence, sa marque de fabrique depuis toujours.
L’attaque de mercredi n’a pas tué que des journalistes : Frédéric Boissau, agent d’entretien, Michel Renaud, fondateur du festival rendez-Vous du Carnet de Voyage, et deux policiers Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet, sont tombés sous les balles des trois djihadistes.