Exécutée devant les employés d’ABM Amro, cette pantalonnade, qui fait le buzz sur internet, visait à établir un parallélisme (peu clair) entre les activités bancaires et le monde de la prostitution.
Gerrit Zalm, président de la banque néerlandaise ABN Amro, s’est livré à un numéro de cabaret peu commun début janvier à l’occasion de la cérémonie des vœux organisée avec l’ensemble des salariés du groupe.
L’homme, 61 ans, ex-ministre des Finances, davantage réputé pour son self-control que pour ses coups d’audace médiatiques, est apparu sur scène en drag queen, coiffé d’une perruque rousse, ganté d’or et enveloppé d’une longue robe bleue écarlate, avec grosses lunettes assorties.
Ce personnage se fait appeler Priscilla Zalm et se présente comme la sœur de Gerrit. Il (ou elle) est là pour motiver les employés d’ABM Amro, mais, en filigrane, le message de cette fausse tapin doit, surtout, contribuer à redéfinir les valeurs de la banque, et du secteur en général, après la folie spéculative des années 2000 ayant conduit au krach de 2008.
Financer l’économie réelle
« Où fait-on passer depuis des siècles le client en premier ? Dans mon métier. Les banques ne l’ont découvert que récemment » pérore ainsi l’électrique Priscilla Zalm. Comprenez : désormais, les banquiers doivent financer l’économie réelle et se mettre au service des investisseurs, des entreprises, des ménages et ne plus brasser des milliards sur la planche savonneuse des marchés financiers, quitte à réduire leur niveau de rentabilité.
Si le parallèle entre les deux des plus vieux métiers du monde, la prostitution et la banque, n’est pas si évident, la mise en scène de Gerrit Zalm a au moins eu l’avantage de prendre tout le monde à revers et de déflagrer sur internet. Mais le coup de pub suffira-t-il à redorer le blason des banques ?