Un étudiant en communication a eu la bonne idée de mettre l’air de Montcuq en conserve. Le produit s’arrache à cinq euros l’unité, hors frais de port.
En vendant l’air de Montcuq, il a décroché la lune, ou presque. Les faiseurs de mauvais calembours iront jusqu’à dire qu’il a touché le gros Lot, en référence au département de la commune de Montcuq, rendue célèbre par le sketch de Daniel Prévost dans l’émission Le Petit Rapporteur.
Montcuq est le village le plus vanné de France en raison de son nom… propre, même si, n’en déplaise aux truqueurs, tous les livres d’onomastique stipulent que Montcuq doit être prononcé à la gasconne, c’est-à-dire « Mont-Kuk » et non pas sèchement « Moncu ».
Il n’empêche que la carte postale de Montcuq s’est construite depuis des décennies sur cette faute de langue qui, au final, s’est révélée juteuse pour le tiroir-caisse local (le panneau de Montcuq est sans doute l’un de plus photographié de France).
Montcuq en version « Gold »
Un jeune étudiant Lotois, ancien habitant de Montcuq, n’a pas manqué de flair en projetant de capitaliser sur cette farce culte : pour vanter l’air pur du village, il a entrepris, l’été dernier, d’en recueillir un échantillon de 250 ml pour le conditionner dans une boîte de métal de même volume, hermétique comme il se doit. Blague ? Enfumage ? Peu importe car tout l’intérêt du produit réside dans le « pitch » (certains diront « pschiit ») de l’étiquette : « L’air frais de Montcuq est 100% bio, il vous plonge au fin fond de la ville afin de vous rafraîchir les idées. Idéal quand vous être en manque d’inspiration créative. Attention, contenu irremplaçable, consommable qu’une seule fois. Ne pas laisser ouvert. Conditionné méticuleusement à la main, à Montcuq ! ».
Cinq mois plus tard, le prototype a fait des petits et, visiblement, la clientèle adhère au concept de l’air en pot, 100% made in Montcuq.
L’investissement de départ a coûté 780 euros, une somme que l’ancien montcuquois a recueilli sur le site internet de financement participatif KissKissBankBank. Aujourd’hui, son business lui rapporte 15 000 euros et, à quelques jours des fêtes de fin d’année, la machine continue de s’emballer (son compteur a dépassé les 2000 boîtes).
La vente du vent de Montcuq lui rapporte tellement gros qu’il a déjà dû ébaucher une statégie marketing qui s’est traduite par le lancement d’une boîte prout-prout, une sorte de version de luxe en édition limitée (Gold), sans doute un futur collector (12 euros). La boîte standard coûte 5 euros, hors frais de port.