Le patron britannique d’une agence contrôlé par Publicis a dérapé sur le terrain glissant du sexisme en entreprise. Ses supérieurs l’ont congédié.
Kevin Roberts est bien connu en Angleterre pour sa faconde. Selon le directoire du leader mondial du marketing Publicis, il est tout de même allé trop loin dans une interview publiée par le site business Insider qui l’interrogeait sur la parité homme/femme en entreprise. Hyper direct comme à son habitude, et visiblement déconnecté du politically correct à l’anglo-saxonne, celui qui avait jusqu’à maintenant la responsabilité de l’agence Saatchi & Saatchi, filiale du groupe Publicis, a qualifié ce « p… de débat de complètement dépassé » et va jusqu’à estimer que l’ambition des femmes « n’est pas verticale et ne vise pas à atteindre le sommet de l’échelle en entreprises, mais simplement d’être heureuses ». Il ajoute que le déséquilibre qui se fait au détriment des femmes à la direction des entreprises n’est « pas un problème » et ne se dit « pas inquiet » pour leur sort « simplement parce qu’elles sont très heureuses, qu’elles ont beaucoup de succès et qu’elles font du très bon travail ».
Des propos qui ont très mal passé auprès des internautes, et plus mal encore dans la gorge des dirigeants de Publicis qui ont décidé de sceller le sort de Kevin Roberts. Dans un communiqué, le patron de la marque française Maurice Lévy, qui juge « graves et contraires à l’esprit du groupe » les propos formulés par le cadre britannique, annonce que ce dernier a été « prié de prendre congé de Publicis Group avec effet immédiat ». Son cas sera examiné par le conseil de surveillance.
Les patrons de Pepsi et de YouTube ont twitté qu’ils ne travailleraient plus avec l’agence.