Nouvelle trouvaille de Free, le trublion de la téléphonie : la nouvelle version de sa Freebox contient un « adblocker », une application qui ferme l’accès des Google Ads à certains sites internet gratuits.
La nouvelle a pris de court certains annonceurs et éditeurs de sites web. Ils l’ont eu particulièrement mauvaise ces derniers jours lorsqu’ils se sont aperçus qu’aucune pub commandée auprès de Google ne passait plus sur certains de leurs supports gratuits référencés sur le moteur de recherche.
Cette interruption ne provient pas d’un incident technique mais d’une application spécifique sciemment installée (en mode test pour l’instant) sur la dernière version de la FreeBox commercialisé par le fournisseur d’accès à Internet Free.
Les sites gratuits lésés
Il s’agit d’un « adblocker » qui, comme son nom l’indique, bloque les fameuses Google Ads vendus par la régie publicitaire du moteur de recherche. Certains sites gratuits, dont le modèle économique repose sur la seule diffusion de ces annonces, ont donc mal encaissé cette innovation technologique d’autant plus dommageable pour eux qu’elle est installée par défaut sur la FreeBox.
Des logiciels et des astuces existent déjà sur les navigateurs pour bloquer les publicités (il suffit par exemple de désactiver la technologie JavaScript, programme utilisé par Adsense), mais il s’agit d’applications optionnelles que l’internaute est en droit ou non d’utiliser.
Contentieux avec Google ?
Le « Adblocker » de Free est activé, lui, automatiquement dès lors que la FreeBox a redémarré, et c’est ce qui pose problème aux éditeurs ainsi privés de publicité.
Selon des spécialistes d’internet, cette fronde de Free s’inscrirait dans une stratégie visant à faire pression sur Google afin qu’il rétribue les créateurs de contenus sur internet. Il pourrait également s’agir d’un conflit plus personnel avec le moteur de recherche sur le financement de la bande passante dans la cadre de la politique de « peering » initié par Free.
Dès lundi, la ministre de l’Economie numérique Fleur Pellerin, favorable comme elle le dit elle-même à une solution de type « no opt out » par défaut (en bref, c’est l’internet qui choisit ou non de bloquer la pub, NDLR) rencontrera les responsables de l’opérateur et les éditeurs afin de trouver une issue au litige qui les oppose.