Le réseau social peine à se renouveler et à élargir son audience. Un horizon bouché qui fait douter les investisseurs.
Mardi noir pour Twitter à Wall Street : l’action de l’entreprise a perdu 12% de sa valeur suite à des prévisions de croissance jugées décevantes par les investisseurs. Les chiffres annoncés ont pourtant de quoi faire tourner les têtes : un résultat estimé à 700 millions de dollars, loin, certes très loin des trois milliards enregistrés par Facebook en début d’année. Lancés quasiment en même temps, à deux années près, les deux outils ne boxent pas dans la même galaxie. En 2007, Twitter qui explosait un peu partout dans le monde et s’insinuait dans le quotidien des internautes, jusqu’à modifier leurs mœurs et leur perception de la réalité numérique, semblait promis à des lendemains qui chantent. Huit ans plus tard, l’entreprise aujourd’hui dirigée par Jack Dorsey reste une bonne affaire mais soumise à l’appétit vorace des investisseurs qui cherchent à déceler le potentiel futur de l’outil, et la garantie qu’il ne finira pas pulvérisé dans la bourrasque technologique qui secoue en permanence le marché du networking où la créativité semble ne connaître aucune limite.
Twitter trop compliqué pour le grand public
A fin septembre 2015, Twitter revendiquait 307 millions d’utilisateurs, niveau en progression très ralentie sur trois mois (+0,9%). Ce surplace fait tiquer les investisseurs, en dépit des gymnastiques verbales de Dorsey qui soutient que Twitter ratisse en vérité beaucoup plus large. « Plus de 500 millions de personnes » accéderaient au site sans y avoir de compte personnel, et un milliard passeraient la porte d’entrée à travers les « fils de tweets » intégrés sur des sites d’infos.
Depuis 2013, date de son entrée triomphale sur le Nyse, l’action Twitter a perdu plus de la moitié de sa valeur. En juin, le nouveau patron du réseau social annonçait 340 suppressions d’emplois et promettait un train de mesures pour simplifier les services proposés par l’outil et le rendre ainsi plus accessible au grand public.