L’erreur invraisemblable de l’AFP qui a annoncé la mort de Martin Bouygues dans une de ses dépêches, a provoqué un tollé. Cette mauvaise nouvelle n’a cependant eu cours que quelques minutes, car démentie par TF1 et la société Bouygues 45 minutes après sa publication.
Le couac impensable de l’AFP de ce samedi 28 février, annonçant la mort de Martin Bouygues, a fait un tollé dans les médias. L’AFP est aujourd’hui dans la tourmente suite à cette dépêche, mais comment une rumeur de cette importance à pu être confirmée par l’une des trois plus grandes agences de presse mondiale, qui bénéficient d’une confiance presque aveugle de tous les medias français ?
Un scénario abracadabrantesque fait de malentendu
La déclaration du décès de Martin Bouygues dans l’Orne est tout d’abord née d’une rumeur provenant d’une source de l’agence, comme il en arrive des milliers chaque jour. L’AFP décide alors de vérifier cette information, et tente de contacter une personne au sein du groupe Bouygues sans succès. Le décès étant prétendument survenu dans l’Orne, où Martin Bouygues aurait sa propriété, le bureau de Rennes est alors chargé de vérifier cette information.
Il contacte alors le maire d’une commune voisine de celle où habiterait M. Bouygues. Celui-ci lui confirme alors la mort et l’émotion vive du village. Cependant le journaliste et le maire se sont mal compris : ce dernier évoquait en fait la mort d’un certain Mr Martin, un habitant très impliqué dans la vie du village et non de l’industriel.
Mais trop tard, la dépêche est déjà en ligne et relayée dans les médias. C’est seulement 45 minutes plus tard que le quiproquo a été révélé et les excuses de tous les medias ont été publiées, dont celle d’Emmanuelle Hoog, le PDG de l’AFP qui publie sur son compte Twitter «Nous présentons à Martin Bouygues et à sa famille nos plus sincères excuses pour cette faute inacceptable.». L’AFP tente depuis d’expliquer comment un tel malentendu a été possible.
« Il y a une mauvaise décision prise qui est de diffuser cette information sur la foi d’une source insuffisante » explique Michèle Léridon, Directrice de l’Information de l’AFP.
Une mauvaise décision qui aurait pu entrainer bien plus de tracas pour la société de Martin Bouygues. En effet, si cette fausse information était tombée en semaine, en milieu de journée, cela aurait provoqué une déflagration en Bourse des cours de Bouygues et de ses filiales, dont TF1 fait partie.
La réponse de l’entreprise s’est faite rapidement entendre à travers un communiqué pour éviter toutes conséquences financières pour la société, ils ont en effet déclaré : « Le groupe Bouygues dément formellement le décès de son PDG et déplore qu’une telle rumeur ait pu se propager ».
La fiabilité et la crédibilité de l’AFP ont été mises à mal ce weekend. Un couac qui provoque alors des réactions sur l’importance de la vérification des sources plutôt que de faire primer l’immédiateté. Certains pointent du doigt la viralité numérique qui « oblige » les médias à apporter de l’information en continu et donc l’impossibilité de se passer des dépêches de l’AFP qui en publie plus de 5000 par jours.
Camille Cibron.