Mattel décide lance un nouveau modèle de Barbie avec plus de hanches, une morphologie qui répond davantage aux canons de l’époque.
Mattel semble prêt à tout pour enrayer la chute des ventes de Barbie (-15% au troisième trimestre 2015), jusqu’à lui donner l’aspect de la Vénus de Willendorf. Dans un nouveau modèle, la poupée lancée il y a 57 ans n’atteindra heureusement pas ce stade critique, mais prendra un peu de ventre et présentera une silhouette plus évasée au niveau des hanches et des cuisses.
Pour ses créateurs, l’idée est de la faire correspondre davantage « à la vie réelle », loin de son dessin d’origine qui paraissait immuable jusqu’à présent, à savoir celui d’un mannequin tellement filiforme qu’il semblait capable de se faufiler entre un mur et une affiche sans la décoller.
Une loi pour lutter contre la maigreur des mannequins
La nouvelle Barbie ne sera pas seulement affligée de rondeurs. Pour la désacraliser et lui donner une apparence plus humaine, en phase avec une époque qui regarde d’un œil toujours plus critique les carrures décharnées des podiums, Mattel en fabriquera aussi des « petites » pour trancher avec la formule élancée qui prévalait jusque-là. La société proposera également une grande variété de couleurs de peau en sept nuances, 22 couleurs pour les yeux et de nouveaux types de coiffure.
« Nous croyons que nous avons la responsabilité, vis-à-vis des petites filles et des parents, de refléter une vision plus large de la beauté » se défend Evelyn Mazzocco, vice-présidente senior et directrice générale de la marque, qui tente ainsi de répondre aux critiques de ceux qui accusent Mattel de glorifier la minceur absolue et d’imposer cet esthétisme planche à pain dans l’esprit des fillettes.
Rappelons qu’en décembre dernier, l’assemblée nationale française avait, dans le cadre de l’examen d’un projet de loi santé, adopté une disposition prévoyant la délivrance obligatoire d’un certificat médical dans les sociétés de mannequin afin d’évaluer l’état de santé des modèles « au regard notamment de leur indice de masse corporelle » et vérifier qu’il « est compatible avec l’exercice de leur métier ».