Carrefour s’est fait épinglée par la justice pour n’avoir pas respecté son engagement de limiter à dix minutes maximum les délais d’attente en caisse.
Quand on martèle des slogans à tout va, il faut s’y tenir. Le client d’un magasin Carrefour, qui avait attendu vingt minutes avant de passer en caisse l’été dernier, s’est estimé trompé par la communication de l’enseigne, au point d’avoir déposé contre elle un recours en justice.
Depuis 2006, Carrefour promet, à grands coups d’affiches publicitaires, de réduire les délais d’attente à dix minutes maximum. Engagement non respecté, ont estimé les juges qui se sont appuyés sur une enquête conduite par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de Champagne-Ardenne, région d’où la plainte est partie.
Attention aux slogans trompeurs
Il faut dire que la direction de Carrefour défendait, dans une note interne, une interprétation bien à elle des délais d’attente, considérant qu’il s’arrêtait dès lors qu’un client pose son premier article sur le tapis roulant de la caisse. Selon le parquet, la marge de temps qui s’écoule entre cette première étape et le paiement effectif des marchandises, est suffisamment importante pour ne pas être pris en compte par Carrefour.
Même l’enseigne a reconnu que le respect du délai de dix minutes est impossible, notamment pour un client qui se trouve devancé par deux chariots dans la même file.
Les juges ont condamné Carrefour à 10 000 euros d’amende pour « publicité trompeuse ». Une somme symbolique pour le premier distributeur français mais dont le poids médiatique devrait inciter les clients des grandes surfaces à être plus vigilants sur la véracité ou non des messages publicitaires qui leur sont martelés.