Mieux que la livraison express, la livraison anticipée permettra de faire parvenir un colis chez le client avant même qu’il ne soit commandé. Science-fiction ?
Amazon n’a plus de limites. C’est du moins ce qu’il essaie de faire croire. Il y a deux mois, son patron Jeff Bezos avait fait le buzz en annonçant le lancement du projet « prim air » prévoyant un nouveau service de livraison par drone, en moins d’une demi-heure chrono.
Cette fois, le géant américain du e-commerce va encore plus loin dans le registre « retour vers le futur ».
Il souhaite mettre en place une cellule prompte à étudier les données algorithmiques de son site afin de décrypter les habitudes de chacun de ses clients. En se basant par exemple sur le dernier achat de monsieur Dupont, Amazon déterminera, en croisant plusieurs probabilités et statistiques, le contenu du futur panier du même monsieur Dupont. Celui-ci aura donc la surprise de recevoir chez lui la commande qu’il aurait été susceptible de passer sur Amazon. Une promenade dans son subconscient, en quelque sorte.
Fidéliser la clientèle
Plus concrètement, l’idée est de mettre le client devant le fait accompli et d’effacer chez lui le seul point de blocage (le délai de livraison, même très court, en est un) qui l’empêche de passer commande sur internet. Une manière pour Amazon de décourager les achats physiques prisés par ceux qui préfèrent se rendre en magasin où le produit est immédiatement disponible.
Cette nouvelle méthode de livraison anticipée est très sérieuse, à tel point qu’elle a fait l’objet d’un dépôt de brevet. Le virage est techniquement compliqué (quel serait le coût pour Amazon d’un flux continuel de retours de commandes non désirées ?), et philosophiquement dangereux, certains pointant déjà une mainmise sur la pensée d’autrui, digne de la dystopie 1984 de George Orwell.
Amazon fait fi de ses considérations et assure dans son brevet que «livrer des paquets à un client comme un cadeau promotionnel permet de fidéliser la clientèle».