La photo des 3 Suisses mêlant son logo avec le slogan créé en hommage à « Charlie Hebdo » a suscité, sur les réseaux sociaux, une déferlante de commentaires indignés qui dénoncent une odieuse récupération marketing.
« Je suis Charlie ». Ce slogan, créé dans les heures qui ont suivi l’attentat mortel dans les locaux du journal Charlie Hebdo, a inondé les réseaux sociaux, s’imposant très vite comme un cri de ralliement pour la défense de la liberté d’expression. Sur Twitter, ce simple sujet-verbe-complément est devenu un hashtag vu plus de 5 milliard de fois par les micro-bloggeurs. Mais toute médaille a son revers : dès jeudi, lendemain du massacre, le mot-clé, apparu jusqu’au frontispice de la bourse Wall Street à New York, a été détourné par des internautes hyper réactifs, usant d’une dérision que n’auraient sans doute pas reniée les auteurs piquants de l’hebdo « Charlie » (on pense au fake déjà culte « Je suis bourré » mis dans la pogne de Gérard Depardieu).
3 Suisses dérape
En revanche, un début de polémique s’est emparé de la toile lorsque des « rapaces » ont tenté de lancer un business en ligne à grands renforts de tee shirts et casquettes floqués. Les noms de domaine jesuischarlie.fr et même iamcharlie.fr se sont arrachés, au moment où des numéros historiques de Charlie Hebdo étaient commercialisés à prix d’or sur eBay (jusqu’à 75 000 euros).
La palme du scandale a été décernée à l’enseigne 3 Suisses qui a fait apparaître un « Je Suis Charlie » dans un syllabe de son logo (voir la photo). L’initiative a déclenché une immense vague d’indignation sur sa page Facebook, une foule d’internautes accusant le groupe de récupération marketing. Devant cette bronca, le groupe a réagi en s’excusant d’avoir « heurté et choqué en ces moments d’intense émotion », assurant qu’une « quelconque démarche commerciale » n’était pas dans ses intentions et regrettant que « cela ait pu être interprété de la sorte dans un tel contexte ».