Le flux d’informations véhiculées par les boîtes mail, les réseaux sociaux et autres SMS atteindrait son point d’engorgement dans les entreprises, révèle une récente étude de OnePoll réalisée pour la société Mindjet. Près d’un salarié sur deux serait saturé et incapable de digérer cette masse, toujours croissante, de données numériques.
.Des boîtes mail qui débordent, des alertes google qui s’incrustent, des SMS qui sonnent et d’incessantes demandes de contacts sur les réseaux sociaux…
Ce flux continuel d’informations, qui s’écrase chaque jour sur le salarié, parfois au rythme d’une mitraillette, est englobé sous le terme général et néologique d’infobésité.
Effets négatifs sur la concentration
Il désigne une « surcharge informationnelle », un point de saturation contre lequel le salarié ne peut plus lutter. Cette « pathologie numérique » aurait des effets négatifs sur le travail en ce qu’il générerait du stress non stimulant mais plutôt abasourdissant.
Près d’un salarié sur deux (46%) est incapable de « digérer les informations dont ils sont bombardés toute la journée » indique une étude OnePoll pour la société Mindjet.
En cause, les fameux courriers électroniques qui submergent chaque jour les boîtes de réception Oulook Express ou Thunderbird. Leur gestion n’est pas seulement quotidienne : elle est permanente, heure par heure, parfois minute par minute. Pour 56% des utilisateurs, la gestion leur prend « plus de deux heures par jour » (il faut dire que plus d’un tiers des utilisateurs reçoivent plus de 100 messages au quotidien, mais un quart d’entre eux ne sont même pas lus), signale l’ORSE (Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises).
A ce rythme, on atteint vite le stade de dépendance, du réflexe purement mécanique proche de l’addiction : on consulte sa boîte presque sans s’en rendre compte. Selon l’ORSE, 65% des détenteurs d’adresses mail professionnelles jetteraient un œil sur leur messagerie au moins une fois par heure, voire toutes les cinq minutes pour certains d’entre eux.
Des milliards de mails chaque jour
Conscient des problèmes causés par l’« infobésité » sur la concentration, le bien-être général et la productivité, des entreprises commencent à instaurer des « journées sans mail » (symboliques) pour leurs salariés, ou alors à anticiper d’autres modes de communication moins « absorbants » et même à revenir aux bonnes vieilles méthodes de communication humaines, à voix haute et en vis-à-vis.
Selon une autre étude publiée par l’université de Californie, les personnes les moins accros à la gestion de leur boîte mail sont aussi les moins stressées et les plus productives.
Mais y peuvent-ils quelque chose quand on sait que la planète numérique est parcourue en permanence par des milliards de mails (3 milliards d’adresses) et que le niveau de fréquentation des réseaux sociaux reste exponentiel (près d’un milliards de profils Facebook et des millions de comptes Twitter.